Mon arrière grand-père, Gustave Edmond COUDRET pendant la guerre franco-prussienne de 1870 - 1871 (Deuxième partie)
- Régis COUDRET

- 22 juil.
- 13 min de lecture

Préambule
Dans la première partie de cet article, je vous ai raconté comment mon arrière-grand-père, Gustave Edmond COUDRET, jeune Polytechnicien de 20 ans, rejoignit l’Ecole d’Application de l’Artillerie et du Génie de Metz en Août 1870. Les Prussiens et les coalisés allemands étaient en train d’encercler l’Armée du Rhin dans la place forte de Metz. Edmond se retrouva du jour au lendemain mobilisé pour la défense de la ville. Après deux mois de blocus, le Maréchal BAZAINE, Commandant en chef de l’Armée du Rhin, signa le 28 Octobre une reddition que personne n’attendait. Pendant ce temps, la deuxième Armée, dite de Châlons, avait été défaite à Sedan. La République, nouvellement proclamée, tentait d'organiser la résistance à l'envahisseur, en mobilisant des volontaires. Son gouvernement de Défense nationale manquait cruellement de moyens structurés. Les Polytechniciens qui s’évadèrent de Metz furent les bienvenus.
Les évadés par la Belgique

Le protocole de reddition qui avait été signé le 27 Octobre à Moulins-lès-Metz prévoyait dans son article 1er que « l’Armée française, sous les ordres du Maréchal Bazaine, sera prisonnière de guerre ». Toutefois, l’article 4 précisait : « Tous les généraux et officiers, [...] qui engageront leur parole d’honneur par écrit de ne pas porter les armes contre l’Allemagne, [...] jusqu’à la fin de la guerre actuelle ne seront pas faits prisonniers de guerre. »

Le lendemain, alors que le tocsin sonnait dans toute la ville, les Officiers de l’Armée du Rhin, mis devant le fait accompli, déchirèrent les drapeaux de leurs Régiments, avant de déposer les armes. Ils sortirent à la tête de leurs troupes le 29 au matin, et les rangèrent en ordre militaire aux lieux qui leur furent indiqués. Pendant que les sous-officiers conduisaient leurs sections vers des lieux de captivité, les Officiers, conformément à l’article 3, rentrèrent : « … librement dans l’intérieur du camp retranché, ou à Metz, sous la condition de s’engager sur l’honneur à ne pas quitter la place sans l’ordre du commandant prussien… »
Les archives de l’École polytechnique conservent des parcours d’anciens élèves passés par Metz en 1870. Après la reddition, une partie des élèves Officiers ayant combattu, ne donnèrent pas leur parole et réussirent à s’évader par la Belgique, pour rejoindre les armées de la République. D’après les archives de l’Ecole d’Application de l’Artillerie et du Génie, le Général Jean Baptiste FOURNIER, Directeur de l'Ecole, obtint pour les élèves de la promotion d’Août 1870 n’ayant pas combattu, la permission des Prussiens qu’ils puissent quitter librement la ville, et ce, sans donner leur parole de ne pas combattre les Armées allemandes. Ce fut le cas d'Edmond.
Le 1er Novembre, muni d'un certificat de scolarité et d’une « légitimation », c'est-à-dire d’un laisser-passer, Edmond franchit les lignes ennemies en vêtements civils, avec l’autorisation de voyager de Metz à Versailles en passant par la Belgique.


Des jeunes Polytechniciens documentèrent les routes empruntées, probablement à pieds [1], jusqu’à la frontière belge. J’ai donc imaginé qu’Edmond était passé par Rodange, comme beaucoup d’évadés. Les Belges, restés neutres dans le conflit, accueillaient discrètement les Français, avant de les orienter vers Bruxelles par Namur. Là ils pouvaient rencontrer les autorités consulaires.
Je ne sais pas dans quel état d’esprit Edmond était en quittant Metz : Etait-il seul ? Réussit il à rejoindre d’autres évadés ? Une fois en Belgique, la plupart de ces hommes n’avaient qu’un souhait : rallier au plus vite l’embryon d’Armée qui était en train de se former autour de Maubeuge, Cambrai, Valenciennes, etc... Ce fut d’ailleurs le cas d’Officiers supérieurs comme le Colonel Jean Joseph FARRE de l’Armée du Rhin. Il put s’enfuir et alla offrir ses services au gouvernement de la Défense nationale. FARRE fut nommé Gouverneur militaire de Lille. Il s’affaira tant et si bien qu’il se vit confier, le 10 Novembre, l’intérim de ce que l’on appelait déjà l’Armée du Nord.
Edmond COUDRET rejoint l'Armée du Nord

Arrivé à Bruxelles, Edmond déclara qu’il était désireux de rallier les unités françaises qui se reformait dans le Nord du pays. Il fut invité à se présenter à l’Etat-Major de la place de Lille. Arrivé le 3 Novembre, Edmond put justifier son identité grâce à un certificat de scolarité signé par le Commandant en second l'Ecole de Metz, le Lieutenant-colonel Charles-Moÿse GOULIER. Edmond avait pris soin de cacher ce sésame dans une doublure de son vêtement civil. On manquait cruellement de cadres : « Polytechnicien, Metz, artillerie ? Bien. Vous pourrez prendre le commandement d’une section dans une batterie de campagne au 15e. ». On l’envoya au dépôt de ce Régiment d’Artillerie à Douai pour y faire son enseignement. Il devait apprendre à commander le plus rapidement possible deux canons de « 4 ou de 12 », soit environ 30 à 40 hommes servant les pièces et conduisant les attelages. D’après ses états de service, il fut nommé dès le 24 Novembre, « Sous-lieutenant d’Artillerie et classé à la première batterie principale du 15ème Régiment d’Artillerie [2].

Trois jours plus tôt, le Général de Brigade FARRE, nouvellement promu, avait tenté à Villers-Bretonneux de barrer la route avec 25 000 hommes, aux effectifs bien supérieurs en nombre [3] de l’Armée prussienne du Général Edwin Von MANTEUFFEL Ceux-ci venaient de Laon et remontaient vers Amiens [4]. Après cette bataille, qui ne fit que ralentir les Prussiens, l'Armée du Nord se replia. Le Général Louis FAIDHERBE qui venait d’être nommé Commandant en chef par Léon GAMBETTA scinda alors l' Armée en deux Corps : Le 22ème et le 23ème Corps. La première batterie dans laquelle Edmond servait fut rattachée au 23ème.
Le 17 Décembre, FAIDHERBE engagea le 22ème Corps dans une nouvelle bataille, visant à reconquérir la capitale picarde. Le 23ème Corps resta en réserve. Sa contre-offensive échoua à la bataille de Pont-Noyelles, le 24 Décembre 1870. Mais FAIDHERBE parvint néanmoins à créer une ouverture à la bataille de Bapaume le 3 Janvier. A l'issue, FAIDHERBE engagea la réserve pour suppléer aux nombreuses pertes que le 22ème Corps avait subies. Le 6 Janvier 1871, Edmond quitta Douai pour rejoindre le « front », en qualité d’Adjoint du Commandant de l’Artillerie du 23ème Corps.
« Les affaires de Vermand et de Saint Quentin »
Le Commandant de l’Artillerie du 23ème Corps était le Chef d’Escadron GRANDMOTTET. En Janvier 1871, il commandait six batteries de « 4 ou de 12 » qu’il répartissait entre les Divisions d’Infanterie en fonction des besoins. L’Historique du 15ème Régiment d’Artillerie [5] ne cite pas le nom d’Edmond Gustave COUDRET mais sa participation aux « affaires de Vermand et de Saint Quentin » les 18 et 19 Janvier 1871 est attestée dans son dossier militaire [6].

En tant qu’Adjoint du Chef d’Escadron GRANDMOTTET, Edmond n'était pas affecté à une batterie en particulier. Son rôle était d’assurer le ravitaillement des batteries en munitions et en chevaux, lorsque celles-ci en manquaient. C’est ainsi qu’il fut probablement à la tête du convoi de munitions qui permit à la batterie N°3 ter, commandée par le Lieutenant BELVALETTE [7], de reprendre le combat face aux troupes prussiennes de Karl Von GOEBEN le 19 Janvier.
Ce matin-là, les canons de BELVALETTE n’avaient plus que « 10 coups par pièce » et il envisageait de faire retraite : « Un exprès envoyé au commandant de l’Artillerie du 23ème Corps pour lui demander des instructions, revint avec l’ordre de se replier sur Saint Quentin, pour y prendre un approvisionnement complet de munitions. Arrivés au faubourg de la ville, nous rencontrâmes un convoi de caissons et de chevaux qui nous était destiné, ce qui nous permit de rebrousser chemin et de reprendre part au combat… » Ce convoi était possiblement mené par Edmond. Le Lieutenant BELVALETTE, « prit sur lui de s’établir en avant de la ville, face au village du Fayet, où l’on apercevait des masses ennemies s’avancer [avec -ndla] l’intention de nous couper la retraite sur Cambrai ». Cette colonne tentait effectivement de couper la route aux troupes de FAIDHERBE qui battaient en retraite vers Cambrai. Une autre batterie également sans munitions, se joignit alors à BELVALETTE. Grâce à l'apport inespéré du convoi de munitions, sans doute des obus à balles, les douze canons purent bientôt concentrer leur feu sur les Prussiens. Dans son ouvrage « Les Armées du Nord et de Normandie », datant de 1897, Paul GRENEST qui était lui-même artilleur, relate ainsi la fin de la bataille de Saint Quentin : « Devant cette attaque imprévu, les colonnes ennemies s’arrêtèrent… [les] troupes prussiennes... abandonnèrent le projet de nous couper la retraite. » Il ajoute : « Le général FAIDHERBE, qui parcourt alors le front de bataille, félicita les… officiers de leur initiative. ».

Le soir du 19 Janvier, le Général FAIDHERBE put battre en retraite et en ordre à l'abri des places fortes de Cambrai et Lille. La bataille de Saint Quentin fut l’ultime bataille [8] de cette guerre. Cette action permit au Nord-Pas-de-Calais de résister jusqu'à la capitulation du pays. Celle-ci ne tarda pas : les rigueurs conjuguées d’un terrible hiver et l’encerclement quasi complet par les prussiens avaient rendu la situation désespérée dans Paris. Le 28 Janvier, le gouvernement de la Défense nationale demandait et obtenait l’armistice.
Le même jour, le Major Général FARRE signait à Lille un document attestant du grade de Lieutenant en Second à titre provisoire de Gustave Edmond COUDRET et de son affectation à l’Armée du Nord pendant les opérations. Mais, juste après l’armistice, l’Armée du Nord fut dévalidée.
Durant l’insurrection de la Commune de Paris, Edmond COUDRET fit « le service de son grade » à Douai
Les batteries du 15ème Régiment d’Artillerie qui avaient été affectées au 23ème Corps pendant les opérations furent stationnées à Douai. Ce fut le cas de la première batterie principale dont Edmond faisait toujours partie.
Peu de temps après, le 18 Mars 1871, éclatait l’insurrection de la Commune de Paris. Pour soumettre cette « émeute populaire », le nouveau gouvernement d’Adolphe THIERS, réfugié à Versailles, constitua une Armée de 130 000 hommes avec l’appui du Chancelier BISMARCK et l'aide des troupes allemandes occupant encore les banlieues. Une partie du 15ème Régiment d’Artillerie fut sollicitée dès le mois d’Avril, pour renforcer l'Armée, dite des « Versaillais ». Paris fut « conquise » par l’Ouest [9]. Le canon tonna dès les premières escarmouches et servit tout au long des évènements à enlever les barricades, jusqu’aux derniers combats de la « Semaine Sanglante » du 27 Mai, au corps à corps et à l’arme blanche dans le cimetière du Père Lachaise. Ce fut la fin de la Commune de Paris.

Edmond n’eut pas à combattre les « Fédérés » [10]. Ses états de service précisent qu’il continua à faire « le service de son grade » à Douai durant l’insurrection de Paris. Il n’arriva à l’Armée de Versailles que le 14 Juin 1871, c'est-à-dire après les évènements de la Commune. Il fut alors versé à la « 3ème Batterie bis du 15ème Régiment d’Artillerie ».

La « situation militaire » d’Edmond COUDRET
Trois mois après la fin de la Commune de Paris, alors que la paix avait été signée entre la République française et l’Empire allemand par le Traité de Francfort, l’Assemblée nationale réfléchit à une réorganisation de l’Armée qui avait été défaite à Sedan. Le Ministère de la Guerre se pencha sur les dossiers militaires des jeunes Officiers polytechniciens de la promotion d’Août 1870. Ils étaient les futurs cadres d'une armée qu'on voulait calquer sur le modèle prussien. Un certain nombre de Sous-lieutenants avaient pris part aux combats jusqu’à l’armistice du 28 Janvier 1871. Suivant leur affectation, certains d'entre eux avaient également participé aux combats de rue dans Paris. Beaucoup nommés à titre provisoire Lieutenant en second, avaient donc appris à commander leurs sections au feu. Certains avaient même été cités pour leurs actions devant l'ennemi.
Chaque Officier constitua un dossier spécial, intitulé « situation militaire ». Edmond COUDRET renvoya son formulaire au Ministère le 14 Septembre 1871. Sa narration personnelle était accompagnée d’une note spéciale de son chef de Corps, le Chef d’Escadron LEFRANCOIS. Au mois d’Août, le Général FAIDHERBE, avait émis un avis favorable pour le maintien dans son grade d’Edmond. Il se remémora peut-être la participation d'Edmond dans l’affaire de la 3eme batterie ter à Saint Quentin. Mais FAIDHERBE, tout en ayant encore des fonctions militaires, avait aussi opté dès le mois de Février 1871 pour une carrière politique. Son étiquette à gauche [11] le situait clairement dans l’opposition au gouvernement conservateur de THIERS. Je pense que son avis compta alors moins que celui du Commandant LEFRANCOIS devant le Comité d’Artillerie du Ministère. LEFRANCOIS avait fait part à ses supérieurs du manque d’expérience du jeune Officier sur le terrain. Edmond n’avait effectivement pas mené d’action à proprement parler à la tête d’une section de canons. Il n’y avait donc pas de raison objective qu’on le maintienne dans son grade de Lieutenant à titre provisoire. Le Général de Brigade de BERKHEIM, Commandant l’Artillerie du 2ème Corps d’Armée, appuya l'avis du Chef d'Escadron LEFRANCOIS par ces termes : « Monsieur Coudret est un bon officier, ..., mais il n’y a pas lieu de confirmer sa nomination à titre provisoire dans l’intérêt même de cet officier, dont l’instruction militaire a besoin d’être complété en passant par l’Ecole d’application ». La demande d’Edmond n’aboutit donc pas. Edmond COUDRET continua d’assurer son service dans différentes batteries du 15ème Régiment comme Sous-lieutenant jusqu’au milieu de l’année 1872.

Le Traité de Francfort avait arraché l’Alsace et la Lorraine et donc la ville de Metz à la France. Il n’y avait donc plus d’Ecole d’Application de l’Artillerie et du Génie fin 1871. Le Ministère de la Guerre chercha un autre lieu. Le choix se porta sur Fontainebleau qui ouvrit ses portes en Mai 1872 à la promotion d’Août 1870. Edmond rejoignit le Carrousel de Fontainebleau le 15 Mai. Le courrier du Ministère de la Guerre précise qu'il devait se faire suivre de son cheval... Le 10 Août 1872, il était finalement promu Lieutenant de 2ème classe. Edmond termina son stage et en sortit 11ème sur 58 le 1er Février 1873.
En congés à Versailles au domicile de ses parents, au 29 Boulevard de la Reine, Edmond apprit sa nomination à la Première classe de son grade et une nouvelle affectation. Il rejoignit son service à la 10ème batterie du 11ème Régiment d’Artillerie le 21 Février 1873. Dans ses états de service, cette année là, Edmond est noté par le Général de Brigade FOURNIER, redevenu Directeur de l’Ecole : « de constitution et santé bonnes, conduite très bonnes, très bon officier ».


A l'âge de 22 ans, Edmond reprit le cours normal d'une carrière d’Officier d'Artillerie en temps de paix. Il fit la toute nouvelle Ecole Supérieure de Guerre et fut bien noté pendant tout son parcours qui le ramena notamment à Lille, comme Adjoint au Gouverneur militaire. Devenu Général de Brigade en 1908, Edmond COUDRET demanda sa mise à la retraite pour « convenances personnelles » [12]. Il fut placé dans la 2ème section du cadre de l’Etat-Major de l’Armée, c'est-à-dire dans la réserve. Le 20 Avril 1912, Edmond reçut la médaille commémorative de 1870-1871. En Août 1914, on le rappela sous les drapeaux. L'Etat-Major avait à nouveau besoin de cadres pour défendre Paris.
Epilogue
Il fallut attendre la réforme des programmes scolaires de 1902 pour que les jeunes Français scolarisés apprennent quelque chose de la guerre franco-prussienne de 1870-1871 dans leur manuel « Petit Lavisse » [13]. Encore fallait il qu'ils atteignent la classe de Première au lycée [14].
Pendant 30 ans, la IIIème République avait occulté dans les programmes scolaires, l’évocation historique de ce conflit. Jusque là, Il n’avait été mentionné aux élèves que sous l’angle de la Géographie. Les instituteurs ne faisaient qu'évoquer les pertes territoriales de la France face à l’Allemagne, à savoir « l’Alsace et la Lorraine ». Mon Grand-père, Henri COUDRET, était justement en Première en 1902. Cela faisait longtemps qu'il savait situer la « Tache noire » sur la carte de France. Henri n'en était pas très éloigné géographiquement, puisque son père. Edmond, était alors Directeur de l'Etat-Major de l'Artillerie à Besançon. Il envoya d'ailleurs son fils aux Grandes vacances en Allemagne pour un séjour linguistique. Ce qui fait qu'Henri COUDRET passa l'année suivante son baccalauréat « Lettres et Mathématiques » avec mention avant d'intégrer « Ginette » [15] et l'Ecole Polytechnique. Sur son dossier scolaire, il était précisé qu'il connaissait la langue allemande. Mais ceci est une autre histoire que je vous conterai une autre fois.

Notes de fin
[1] Ils devaient parcourir environ 60 ou 70 kilomètres, souvent en 2 ou 3 étapes, par des chemins de traverse, de façon à éviter toute mauvaise rencontre. Beaucoup de sauf conduits étaient des faux et pouvaient être mal interprétés.
[2] Cette affectation lui fut remise le 30 Novembre par le Capitaine GAILLARD de BOURNAZEL. Celui-ci devait probablement commander la Première batterie, c'est-à-dire en fait trois sections de deux canons chacune.
[3] 43 000 hommes aguerris par leur campagne dans l’Est.
[4] Ce combat de Villers-Bretonneux fut encore une victoire prussienne mais il empêcha une chute rapide de la métropole picarde.
[5] Il n’existe pas pour la Guerre franco-prussienne de 1870-1871 de journaux d’opérations ou de marche pour chaque unité engagée dans des combats comme pendant la Grande Guerre. J’ai pu quand même consulter sur le site Gallica de la Bibliothèque Nationale un Historique du 15ème Régiment d’Artillerie narrant ce conflit.
[6] Cf narration écrite et signée par Edmond dans un rapport du 15 Octobre 1871. Cet écrit est accompagné d’un rapport spécial signé par le Chef d’Escadron LEFRANCOIS, témoin de la présence aux combats du Lieutenant Gustave Edmond COUDRET.
[7] Equipée de canons de campagne de calibre 4, la batterie était sous les ordres du Capitaine HALPHEN.
[8] Le 19 janvier 1871, l’Armée du Nord alignait 15 batteries servies par 2 171 artilleurs. C’est à la bataille de Saint-Quentin qu’ont été tirés pour la première fois les nouveaux obus à balles pour le canon de 4. Ces obus venaient d’être adoptés par le gouvernement de la Défense nationale le 17 décembre 1870. Lors de cette ultime bataille, les troupes allemandes disposaient d’environ 160 pièces d’artillerie. L’artillerie française, reconstituée et correctement dotée, fut à la hauteur des espoirs escomptés et a été réellement efficace.
[9] L’Armée des « Versaillais » qui atteindra un effectif de 130 000 hommes, en partie constituée de prisonniers libérés par les Allemands, fut confiée au maréchal de MAC MAHON, le vaincu de Sedan. Par les banlieues Nord et Est contrôlées par les Allemands, ses troupes purent contourner Paris. De plus, par convention avec le gouvernement THIERS, les Allemands occupèrent la porte et le fort de Vincennes, bloquant ainsi la sortie de la capitale par l'Est.
[10] Nom donné aux troupes de la Commune (gardes nationaux, volontaires, etc.)
[11] Il venait d’être élu député de la Gauche républicaine dans le Nord Pas-de-Calais.
[12]. Edmond COUDRET venait de perdre sa fille aînée, Marie Victorine. Ce fut la raison officielle de son départ anticipé à la retraite. Mais il est aussi possible que sa mise en disponibilité dans la Réserve soit une conséquence de l'Affaire des fiches.
[13] Le « Petit Lavisse » date de 1892. Du nom d’Ernest Lavisse, auteur des manuels d’histoire qui formèrent des millions de Français sous la IIIe République.
[14] A l’époque, la majorité des jeunes français n’allait pas au-delà de la scolarité obligatoire, fixée à 13 ans depuis 1882. Et seuls 25 à 30 % d’entre eux poursuivaient leurs études au-delà du Certificat d’études. C'est-à-dire au-delà de l’école primaire. Selon Jean François LECAILLON, le souvenir de 1870, histoire d’une mémoire chez Bernard GIOVANANGELI Editeur, 2011.
[15] Le Lycée Saint Geneviève à Versailles



👍Merci Régis pour cette belle page d'histoire bien documentée et attachante du lien à ce proche grand père; le père de notre grand père connu.
Je me pose aussi la question de comment ensuite il a vécu la guerre de 14-18 dans son grade et ses fonctions.
Merci encore de nous lier à ces personnes qui ont donné de leur âme à notre histoire et à l'histoire
Merci pour ce texte très bien écrit. Ton grand père a participé à la guerre de 1870 alors qu'il n'avait pas terminé sa formation. Merci pour toutes ces informations sur une guerre un peu oubliée.